Motorama – Many Nights

Many Nights est déjà le cinquième album des Motorama, qui ne sont plus que trois désormais. Le groupe a traversé les continents depuis ses débuts en 2012, où il n'etait connu que de Rostov-sur-le-Don, hormis des spécialistes pointilleux du genre rare de pop hypnotique goût soviétique.

Toujours nostalgiques des années 1970 jusque dans les photos officielles granuleuses qui sentent bon l'argentique et les pochettes monolithiques de leurs différents albums - cette fois, on a un promeneur en parka brune minuscule au pied d'un massif rocher moussu -, les musiciens s'inspirent de la scène new-wave de l’ère soviétique (notamment Edouard Artemiev, compositeur de musique électronique russe qui crée des ambiances de films depuis les années 1960), mais aussi de percussions africaines, qui ajoutent un son sec et chaleureux aux synthés. Motorama parvient par le travail musical à transformer le mystique et le surnaturel des éléments en un son moderne et envoûtant, marqué par leur reconnaissable style clair, épuré.


L'album s'ouvre sur des cristaux qui s'égrènent, un bâton de pluie sympathique, avec «Second Part», et des percussions rythmées qui donnent l'impulsion d'un nouveau départ dans la vie. Le mélange percussions organiques et synthés électroniques donne aussitôt envie de se plonger davantage dans l'écoute.

Mention spéciale pour l'hypnotisant «Kissing the Ground» et son tempo vacillant que l'on écoute en boucle.

rétro, noir et blanc, Russie, nostalgie
Photo : Irina Parshina

Les mélodies berçantes, un peu répétitives, sont juste ce qu'il faut de guillerettes pour donner un sentiment de regret aussitôt entendues, et qu'il ne reste que l'ombre de cette candeur. On croit toucher au joyeux, mais finalement, on lève la tête, et à l'instar du lithophile en pardessus de la pochette, on se sent écrasé par les éléments tout autour, comme le gémit le chanteur Vladislav Parshin dans «Bering Island», ignorant d'un mystère qui l'encercle.

Cet album est un peu moins pop que les autres, cette fois le synthé n'emprunte plus au style surfer (exception faite du quasiment pas démoralisant «This Night») mais bien au genre scaphandrier, noyé sous le désarroi.
 


Les titres sont courts, en moins d'une demi-heure l'album s'achève, et c'est bien trop peu pour s'imprégner complètement de cette ambiance étrange.

Sortie le 21 septembre 2018 chez Talitres.

1. Second Part
2. Kissing the Ground
3. Homewards
4. Voice from The Choir
5. No More Time
6. This Night
7. He Will Disappear
8. You & The Others
9. Bering Island
10. Devoid of Color

Ils seront en concert en Europe en octobre et novembre :

17 octobre : Caen | Portobello Rock Club (w/ R. Missing)
18 octobre : Nantes | Stereolux (w/ R. Missing)
19 octobre : Orléans | Astrolabe (Rockos bis)
21 octobre : Bruxelles | Botanique (w/ R. Missing) (BE)
23 octobre : Lille | Maison Folie Moulins, Bulle Café
24 octobre : Paris | Petit Bain (w/ R. Missing)
25 octobre : Lyon | Épicerie Moderne
26 octobre : Sion | Le Port Franc (CH)
27 octobre : Bulle | Ebullition Club (CH)
28 octobre : Baden | Royal Baden (CH)
30 octobre : Marseille | Espace Julien, Club
31 octobre : Arthez De Bearn | Le Pingouin Alternatif
1er novembre : bordeaux – Le Rocher de Palmer (w/ R. Missing)
2 novembre : La Rochelle | La Sirène (w/ Thousand)
3 novembre : Quessoy | Festival Les Sons d'Automne

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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