Riverside – Wasteland

Il n'y a probablement pas d'épreuve plus difficile à surmonter pour un groupe que la perte de l'un de ses membres. Depuis le décès de son guitariste Piotr Grudzinski, Riverside a pourtant repris la route et donné plusieurs concerts mais Wasteland n'est que le premier témoignage studio de cette nouvelle vie à trois. Et l'ombre de Piotr plane sur les neufs titres de ce nouvel album, dans les thématiques abordées mais aussi dans la créativité retrouvée de Mariusz Duda.

On peut l'annoncer d'emblée, ce nouvel album de Riverside est clairement l'un des meilleurs sorti par le groupe. Il se hisse sans soucis au niveau de la Reality Dream trilogy, et de nombreuses similitudes sont par ailleurs à noter entre Wasteland et Second life Syndrome, le chef d'oeuvre de Riverside. Neuf titres pour l'un, même nombre pour l'autre, ainsi qu'une intro et une outre qui se font écho ("After"/"Before" pour Second Life Syndrome, "The Day After"/"The Night Before" pour Wasteland). Et surtout une noirceur et une mélancolie qui ne hantaient plus les compositions du quatuor depuis Anno Domini High Definition.

Certes, la perte de Grudzinski justifie amplement ce retour à une musique plus sombre et plus à fleur de peau également (cet a cappella sur "The Day After", comme une interrogation à la façon dont le groupe peut survivre à l'épreuve qu'ils ont connue), et l'on devinera assez facilement à qui s'adressent les paroles de la très belle ballade "Guardian Angel". D'un point de vue thématique pourtant, l'album aborde la situation d'un monde post-apocalyptique, parallèle intéressant entre l'actualité d'un groupe et de l'humanité (ou comment aborder la question du "Et après?").

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Avec Wasteland, on retrouve un Mariusz Duda plus rageur qu'avant (puisque l'album a été presque intégralement composé par le chanteur / bassiste qui assure également la guitare en studio). Preuve en est avec "Acid Rain" et son riff metal, ou "The Struggle for Survival" qui renoue avec le metal prog de la trilogie qui a révélé les Polonais. Si ses parties de basses sont égales à elles-mêmes (le thème de "Struggle for Survival" ou ce groove sur la fin d' "Acid Rain !), son chant est bien plus diversifié. Les harmonies vocales prennent au tripes ("Vale of Tears", "Lament") et lorsque le chanteur part dans les tessitures graves ("The Day After", "Guardian Angel"), c'est avec autant d'émotion que sur "Ok" (Out of Myself) en son temps.

Le trio restant brille sur cet album (Michal Lapaj, claviers, a composé un titre parfait avec "The Night Before"), qui reste une petite pépite de prog moderne, avec certes des passages parfois plus basiques ("Vale of Tears" propose des couplets assez classiques, malgré un refrain harmonisé de toute beauté). "River Down Below" est également une très belle ballade, sur laquelle on regrette juste que le toucher de guitare de Piotr Grudzinski ne soit pas présent tant le musicien aurait certainement sublimé ce titre (Maciej Meller qui joue le solo s'en sort toutefois très bien).

Ainsi, c'est un septième album cohérent, plein de sensibilité et qui brille par ses thèmes et sa qualité d'écriture. Probablement le meilleur opus des Polonais depuis Rapid Eye Movement (2007), et un bel hommage à leur défunt guitariste.

Sortie le 28 septembre chez Inside Out

Photographie live : Nidhal Marzouk 2015
Toute reproduction interdite sans autorisation du photographe
 

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NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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