Madame Robert à  La Boule Noire – 15/11/2018

Pour les Madame Robert, choisir La Boule Noire pour la release party de leur premier album Comme de Niro, ça devait couler de source (n’entendez pas par là une quelconque promotion pour un breuvage aqueux, pas notre style à la Grosse Radio…). Cet ancien cabaret, attenant à la Cigale et dont la salle toute en longueur conserve des traces du Pigalle d’antan, était le cadre idéal pour accueillir leur rythm’blues généreux, “in French dans l’texte” ! Premier concert à Paname pour ces titis du groove, biberonnés à la soul d’Aretha Franklin, au son de guitare de Bo Diddley et marqués du sceau du père Nino Ferrer. Pari réussi, on a pris la boule noire dans la face, sonnés comme De Niro dans "Raging bull"...

Bien ras-la-gueule la Boule Noire pour un jeudi soir de novembre… On l’a rarement connu à zéro, mais le public présent, nombreux donc, semble déjà avoir fait grimper le thermomètre. Damage Case alias Julien Perugini le Bordelais (et accessoirement membre de Télégram) lui a bien chauffé les étiquettes en mode one man band à la contrebasse. 10G Lefourb a pris son relais sans mollir, au son de standards garage et soul. Il nous faut jouer des coudes pour arriver sur le devant de la scène et nous tanquer à côté d’une sexagénaire. Elle, comme d’autres de son âge ou de la décade suivante, majoritaires dans les premiers rangs, défendent farouchement leurs positions. Pas tout jeune le fan club des Madame Robert, mais au taquet ! Ça jubile quand retentit un jingle d’intro limite funky et ça braille comme un seule femme, un seul homme à l’arrivée du gang.

Madame Robert - La Boule Noire © D. Madelaine

Les frangins-en-gilets-chicos Stef Zen et Xa Mesa, section rythmique de feu Parabellum, s’installent côté jardin. Léa Worms, ravissante dans sa petite robe bleue à pois, rejoint son clavier un peu trop en retrait à notre goût tandis que Julien Matis, feutre mou et chemise à pois assortis à la vêture de sa voisine, s’empare lui de l’une de ses grattes. Reuno, que certains d’entre vous connaissent en tant que chanteur de Lofofora), déboule sur scène et entame avec ses complices le titre éponyme de leur album. Charmeur, joueur, voire hâbleur le Reuno ; “Il y en a que ça ferait chier dans leur froc de se taper la Boule Noire pour un premier concert à Paris… Nous, ça nous file la trique !”

Madame Robert - La Boule Noire © D. Madelaine

Le ton est donné. On est entre gens de bonne compagnie, pas de chichis entre nous ! Après un “Papa Legba” endiablé et un jubilatoire “mieux avant” aux accents dutronesque, on fait connaissance avec le “Nabab”. Reuno est fascinant à écouter et à contempler. Le sourcil sarcastique et le sourire carnassier, il trouve le public un peu mou du g’noux et le titille gentiment ; “tu vas l’bouger ton boule la Boule Noire ?” Pas une, pas un pour répondre “Pas question”… Grand moment d’émotion lorsqu’il évoque le boss montreuillois de Parabellum, à l’unisson avec le beau solo de Léa Worms. On est nombreux à kiffer “Schultzy Blues”. Tempête d’applaudissements. Ravi le Reuno. “Vous savez quoi ? Vous allez continuer comme ça et nous, on va en profiter pour faire une pause…”. Que d’la gueule, ça repart de plus belle avec “L’aventure”. Pause il y aura tout de même lorsqu’il s’agira de rendre hommage à celui à qui ils doivent leur blaze.

Madame Robert - La Boule Noire © D. Madelaine

Leur reprise du titre de Nino Ferrer, qui continue à les influencer d’outre tombe, aurait sans nul doute plu à celui qui voulait être noir… Une p’tite gueulante plus tard - le caustique “Bla Bla” qui épingle les “spécialistes de tout, qui empêchent de rêver” - les Madame Robert nous balancent une rafale d’inédits, “Orgueil de mâle”, “La disgrâce”, “Tellement j’en ai envie” et “Parisien”, ce dernier ayant été composé en deux jours… On a peine à y croire en “parisien avec sa tête de chien” que nous sommes ! Pour leur tubesque “Reine de la jungle”, on a droit à une belle cerise sur l’gâteau ; la divine Divina, celle-là même qui illumine le clip. Toute en volupté et en courbes généreuses. Ils sont nombreux ceux qui auraient bien joué “La fille de l’air” avec elle après l’rappel !

Setlist
Comme de Niro
Papa Lebba
Mieux avant
Pas question
Schultzy blues
Derrière la porte
L’aventure
Madame Robert
Salaud
Blabla
La disgrâce
Tellement j’en ai envie
Captain
Parisien
La Reine
———————
La Fille de l’air

Crédit photos : D. Madelaine
 

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