Nuits de l’Alligator #2 – La Maroquinerie – 18/02

Nuits du gator, match retour ! Un lundi soir. Pas vraiment le jour rêvé pour une soirée concert… Les aficionados de ce festival estampillé blues, mais qui déborde largement depuis sa création du genre, semblent moins affectés par le syndrome du début de semaine que le signataire de ce report… Carton plein ce soir. Est-ce l’affiche très rock n’roll, en mode power trio qui suscite cet engouement ? Jugez plutôt, les parisiens de Howlin’ Jaws et leur 50’ beat, les garageux ricains de Schizophonics et les londoniens de Yak, dont LGR vous rabat les oreilles… Gros son garanti !

Pénurie de tampon marqueur ce soir-là à l’entrée de la salle… No comprendo ? Mais si, le sésame obligatoire que l’on vous délivre en échange de votre billet, pour vous permettre d’entrer et de sortir à votre guise. On gagne un autographe du très sympathique agent de sécu. Une constante dans cette équipe d’accueil toujours cool et bienveillante (pas toujours le cas dans les salles parisiennes, notamment la Bellevilloise voisine…). Ce sont donc les régionaux de l’étape qui ouvrent le feu. Les jeunes et sémillants Howlin’ Jaws. Classe fifties obligatoire, de la banane aux boots pour Djivan, Lucas et Baptiste. Le premier assure au chant, passant avec aisance du registre crooner fifties au garage débridé. Sa grande taille lui permet presque de bécotter sa contrebasse chérie, qu’il traite façon "Johnny, johnny, fais-moi mal" (celui de Vian, pas l’icône nationale, soyons sérieux…). Lucas, toujours au top de la virtuosité à la guitare, lance le plus souvent les morceaux et au bout du troisième seulement, sa banane se barre en quenouille tant il s’agite. Lors du morceau final, au comble de l’excitation, il se rétamera en remontant sur la scène après un bain de foule. Même pas mal le Lucas. Djivan qui s’était mis à la basse le temps d’un morceau plus garage, reviendra à sa belle, après le coup de peigne réglementaire et Baptiste finira lui juché sur sa batterie pour le final.  

En scrutant le public, on se rend vite compte que la fine fleur des garageux de Paname a fait le déplacement. Normal, The Schizophonics fait figure de modèle dans la catégorie performance scénique. Lors de la dernière édition de la grande messe annuelle garage - le Cosmic Trip Festival berruyer - le trio de San Diego avait cassé la baraque. À voir Pat Beers sortir calmement ses pédales d’un propret vanity case, si on ne connait pas l’animal, impossible de s’attendre à ce qui va suivre. L’a du avoir un kangourou comme baby-sitter Pat, un vrai Elastic man ! Il se jette d’un bout à l’autre de la scène, pourtant pas si large, en de larges pas chassés tout en jouant de la guitare de sa seule main gauche. Pat est également adepte des oulé boulé tout en continuant à gratter, quel phénomène… Le pied de micro qu’il malmène lui revient en pleine tronche ? Il lui rendra au centuple tout au long du set ! Véritable cauchemar pour les shooteux, bonheur en barre pour les vidéastes, ce disciple des MC5 et des Stooges nous offre une véritable performance, au sens art contemporain du terme. Il en éclipse quelque peu ses deux partenaires. Lety Beers n’est pas vraiment aidée ; comme celle des Howlin’ Jaws, sa batterie est reléguée à côté de celle du groupe vedette… Heureusement qu’elle donne du fût ! Quant à Kyle le bassiste, Pat lui laissera la place de s’exprimer en s’installant à droite de la scène. Pour “Shake baby shake”, la tornade, délaissant sa guitare sur scène, descends dans le public prêcher la bonne parole de la danse, nous faisant toutes et tous nous baisser pour mieux exploser avec lui ! 

Nos oreilles se souviennent encore du passage des Yak à la Maroq en 2016. Mais on souhaitait donner une seconde chance aux ricains qui figurent tout de même sur la top liste de LGR ces temps-ci… Pas de bol, la musiquette synthétique qui annonçait leur arrivée, nous avait déjà bien agacé. Fortement déconseillé de jouer avec les nerfs d’un chronirocker avec de tels procédés… Déjà qu’il est impossible de se rendre au bar pour une binouze salvatrice sous peine de se faire piquer the place to be… Le public a changé entre les deux sets. Les garageux ont laissé la place à des jeunes filles en fleur et des mecs déjà bien chauds. Lorsque Oliver Burslem et ses deux compères arrivent, on passe d’entrée en mode émeute. Avec un son sur scène en rapport. Le nez dans les retours et sans bouchons d’oreille, on s’extrait prudemment de la fosse pour rejoindre les hauteurs de la coursive. Pas d’améliorations pour autant, les YAK - ou plutôt leur ingé son - poussent les potards à donf. Il faut attendre le troisième titre pour revenir à quelque d’audible. Un titre vaguement blues rock, presque cool avec un final au mégaphone et force effets de pédales à la gratte. Le morceau suivant poursuit la tendance, presque une ballade avec des La la la gentillets aux chœurs. Las, les riffs de trois tonnes reprennent le dessus. On jette l’éponge, Yak c’est plus fort que toi et on tient à nos esgourdes, principal outil de travail. Certes, on a raté le slam guitare en main du père Oli et il parait que lui et ses deux arsouilles, Elliot Rawson et Andy Jones se sont ensuite fendu d’un bœuf acoustique sur la terrasse… On en demandait pas tant, juste de régler un peu le son sur middle et non de faire péter les niveaux…

À nouveau un grand merci à Isabelle Béranger des Nuits, à Franck Rapido pour la couverture vidéo et à David Poulain pour sa photo !

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