Nuits de l’Alligator #3 – La Maroquinerie – 19/02

Après un match retour la veille bien wak’ n’roll, cette troisième session des Nuits de l’Alligator marque la revanche du rythme “oldie but goodie”, sa Majesté le blues. Gageons que sans le deep sound du Mississipi, les rockers feraient dans la musique trad européenne, un poil électrifiée peut-être… Foin de théories de musicologue amateur qui n’intéressent personne ou presque. Des ricains à l’affiche donc à la Maroq’. Les Handsome Jack, direct from Buffalo, état de New York. Trois blues rockers probablement cryogénisés en 1969 et réveillés à l’arrache dans les années 2000. Et Mister Cedric Burnside, petit-fils du légendaire RL Burnside, qui nous a gratifié d’un show trois-en-un. Solo à la guitare acoustique, duo électrique avec Brian Jay à la batterie et tertio, on switche les instrus ! Le plein d’âme et une simplicité doublée d’une technique irréprochable, la preuve par l’exemple que bon sang ne saurait mentir…     

Comme d’autres groupes à l’affiche des Nuits de l’Alligator, c’est la première fois que Jamison Passuite, Joey Verdonselli et Ben Hayes traversent l’atlantique pour venir jouer in Paris et ils en sont tout guillerets. À tel point que Jamison Passuite, chanteur et guitariste arbore, collé sur sa poitrine, son pass artiste. Ses deux complices et lui s’installent tranquillement, Jamison nous confie, s’excusant presque, avoir du laisser sa seconde guitare at home (because la rapia attitude de la compagnie aérienne avec laquelle ils ont franchi l'atlantique). Impossible de reconnaître celle dont il va jouer durant le concert, si un de nos gros lecteurs est plus expert, on l’incite furieusement à s’exprimer en commentaire de cet article ! “J’ai à nouveau 18 ans !” s’enthousiasme l'amigo Big Sergio, campé comme de coutume sous le nez des musiciens. On convient avec lui que les trois Handsome Jack ont le look et la cool attitude millésimés early seventies… Crinière sauvage de rigueur, rouflaquettes pour Jamison, bandana pour Ben, chemises bariolées et futals à pattes d’eph’ pour tout le monde. Rien ne manque à Sergio pour son retour vers le futur perso… “Hey, it’s so quiet !”. Après deux premiers morceaux plutôt bien accueillis, Jamison s’étonne du manque de retour du public. “Baby be cool”, dont il nous vante le contenu sexy, remotive les troupes, qui vont rester alertes jusqu’au dernier titre. “Everything gonna be alright now” qu’il nous sert Jamison, en mode healer… Yep, ça se passe bien ce soir du côté de Boyer Street…  

Ça sent bon le boeuf…” L’ami Sergio a aperçu Tia et Marco de Muddy Gurdy parmi le public qui attend avec impatience le set de Cedric Burnside. Logique, ce dernier a posé quelques notes de guitare sur leur album éponyme… Les applaudissements fusent lorsqu’il arrive, déclenchant un large sourire tout en fossettes qui ne le quittera que rarement ce soir. Cedric empoigne une guitare acoustique et s’installe sur une humble chaise pliante. Pas de fioritures côté déco scène, seule une batterie imposante attend son heure, tapie dans l’ombre. À l’image du “Mississippi old country blues” qu’il compte bien nous faire apprécier… Ça marche d’entrée ; tout le monde marque le rythme swinguant de “Just like an woman” et sa descente de manche primesautier. Il se lance dans l’histoire d’un fils qui présentent deux filles à son père que celui-ci refuse, prétextant qu’il s’agit de ses filles. Le fiston sera conforté dans ses choix par sa mère, qui lui avoue que son père n’est en rien son géniteur… RL Burnside, que Cedric accompagnait à la batterie dès l’âge de treize ans, était coutumier de ce genre de blague, nous susurre à l’oreille Sergio.

Brian Jay, casquette vissée sur le crâne, fait une entrée discrète et s’empare de la guitare électrique qui semblait l’attendre. Son technique slide apporte une nouvelle couleur au blues rugueux et joyeux de son comparse. Il glisse ensuite derrière la batterie, passant son instrument à Cedric Burnside. L’ambiance devient de fait plus électrique et groovy ; ça se trémousse sec dans le public. Nous continuons à bien bouger lorsqu’ils inversent les rôles et font fête à la technique irréprochable de Burnside à la batterie et au chant bien roots de Brian Jay. “All night long” de Junior Kimbrough conclue la fiesta. Le rappel enthousiaste démontre que ce soir-là à La Maroq’ on aurait effectivement bien volontiers continué jusqu’au bout de la nuit !

Un grand merci à Isabelle Béranger des Nuits et à Franck Rapido pour la couverture vidéo !

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