Nuits de l’Alligator #4 – La Maroquinerie – 21/02

Et de quatre ! A contrario des autres groupes de cette quatorzième édition du festival des Nuits de l’Alligator, les deux formations à l’affiche ce soir, n’auront pas eu droit à une tournée en région… Ah, ces privilégiés de parisiens, toujours sur les bons coups. Signe révélateur, la Maroq’ affiche complet. La réputation de Tank and The Bangas, ovni musical from Nola mixant spoken world, funk et pop, les a sans doute précédés. La pop joyeuse et métissée de leurs jeunes comparses cajun les Sweet Crude, compris dans le package louisianais, a ravi le public. Pas tous les soirs où l'on éprouve le sentiment de faire partie d'un groupe... C’est l’effet Tank, une diva miniature mais avec une présence scénique énorme !

Déferlante de jeunesse et de blancheur sur la scène de la Maroq’ ! La vingtaine souriante, tous ou presque lunettes sur le nez. Comme un air de premiers de la classe donc. Impression renforcée par les costumes immaculés. L’oeil divin qui s’affiche au dos de Sam et Jack Craft intrigue également. Ce dernier déclare, avec un accent cajun à couper au couteau, être très fier de ses racines françaises et le prouve en débutant le set par le titre “Parlez-nous à boire”. Son violon virtuose, la mélodie, les expressions de “vieux françois”, tout rappelle irrésistiblement un air traditionnel de nos campagnes. Changement de rythme avec “On in the hand”, une mélodie guillerette et endiablée emmenée par Sam aux percus. Avec les synthés qui prennent le lead, la pop prend le pas avec “Laces”, doublé d’une choré irrésistible du duo. Sam démontrera sur “Mon Esprit” qu’en plus d’une présence certaine, elle a un sacré coffre ! Après quelques titres du même tonneau, les Sweet Crude concluent par “On est paré”, pop rock aux accents gospel. C’était leur première à Paname, voire en Europe. Sweet Crude. Un groupe de blancs, avec leurs “langues coupées en deux” et leur musique joyeuse qui sait faire vous bouger le bas du dos… Du bon grain à moudre pour les Transmusicales, “pour sûr” !

Avant que ne débute le concert, alors que nous savourons une binouze avec l’ami Sergio - fidèle parmi les fidèles des Nuits du gator avec sa compagne photographe - ce dernier nous désigne du regard Tarriona “Tank” Ball qui rentrait dans le bar de la Maroq’. Petite et un brin boulotte la frontwoman de Tank and the Bangas, pas si impressionnante au final. Par la suite, nous avons regretté cette pensée fugitive et ô combien inappropriée… Beaucoup de jeunes dans la fosse. Et qui papotent grave ; leurs conversations couvrent la musique d’ambiance. Ils font un bel accueil aux six musiciens et à la choriste qui précèdent Tank. Celle-ci fait une entrée façon diva et est applaudie comme telle. Son exubérance parait naturelle et s’exprime d’entrée dans son phrasé, mi chant, mi spoken word. Ses mimiques sont irrésistibles de drôlerie, autant que la voix enfantine qu’elle prend sans prévenir sur ce qui ressemble de prime abord à une comptine et qui lâche vite les chevaux…

Après un troisième galop façon P Funk à la Clinton, elle passe à nouveau en mode petite voix flutée et se paye le luxe de nous inciter à la suivre dans une séance de stretching... Et toute la salle de se balancer les bras en l’air de gauche à droite ! Tank excelle autant dans la harangue, soutenue par de riffs et des rythmiques imparables, que de la soul feutrée et sexy, qui lui permet de déclame sa flamme à Big Easy, la bien nommée New Orleans. Elle s'avère être très complice avec son saxoman, amateur de short jaune et néanmoins excellent flutiste, qu’elle brocarde gentiment à propos de sa maman… Ses Bangas sont tous de grosses pointures, du bassiste et son side-kick à la batterie en passant par le guitariste - peu audible malheureusement au début du set - ou par les deux maîtres des claviers. Ils se payeront d’ailleurs une belle échappée free jazz… Les deux derniers titres voient Jack et Sam de Sweet Crude, les rejoindre pour un final dantesque, qui suscitera un rappel déchaîné. Un public qui aura bougé tout le long du concert, loin des gesticulations de certains excités du pogo, manifestement en totale osmose avec Tank et son gang !

Un grand merci à Isabelle Béranger des Nuits et à Franck Rapido pour la couverture vidéo !

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