Les Canadiens de PUP reviennent pour un troisième album avec Morbid Stuff, qui oscille entre le pop punk et le punk plus garage. Un bon album énervé, mais un peu trop classique et sans grande surprise.
Depuis maintenant trois albums, PUP s’adresse à ceux qui cherchent un son rentre-dedans, sans fioritures, pour pouvoir matérialiser leur hargne. Leurs deux premiers albums étaient sympathiques mais oubliables. Leur nouvelle livraison, Morbid Stuff, est un bon cran au-dessus, mais n’est pas l’album le plus marquant de l’année.
Un peu de rock garage dans les arrangements, un zeste de pop punk dans certaines mélodies, de l’indie rock ici et là, la formule fonctionne plutôt bien, et de ces onze titres, produits et mixés par Dave Schiffman (Weezer, The Mars Volta), aucun n’est mauvais. C’est globalement brut et énervé tout en restant joyeux, sans être pour autant un concours de vitesse ou d’agressivité. Le groupe s’en tient aux basiques du rock pour plus d’efficacité : deux guitares (Stefan, aussi à la voix, et Steve), une basse (Nestor), une batterie (Zack).
Pour autant, à la fin des premières écoutes, difficile de dire ce qu’on a retenu. Les chansons s’écoutent bien mais peu marquent les esprits. La faute peut-être à un sens des mélodies pas assez présent, à une voix au timbre reconnaissable mais facilement irritant, à des chœurs un peu trop sommaires et répétitifs. Au fil des écoutes, quelques titres finissent tout de même par se dégager, notamment "Kids", accrocheur et parfait comme single, ou "Full Blown Meltdown", qui commence par du scream qu’on n’entend pas sur les autres titres et est un concentré d’énervement très jouissif. Dans un autre genre, même si elle est bien sans plus, la chanson "Bloody Mary, Kate and Ashley" vaut le détour pour son titre.
Il est par contre intéressant de noter que sous ses dehors légers et anecdotiques, l’album s’est fait dans un contexte grave, puisque le chanteur luttait contre la dépression au moment de l’enregistrement, ce qui amène le groupe à dire que l’album contient “toute la rage et la joie que tu as l’habitude de connaître, en essayant de comprendre d’où viennent ces émotions”.
S’il n’est pas inoubliable, Morbid Stuff est en revanche un très bon défouloir, et entre deux sorties de gros noms du rock, c’est toujours bon à prendre.
Tracklist
1. Morbid Stuff 2:45
2. Kids 3:30
3. Free At Last 2:35
4. See You At Your Funeral 3:40
5. Scorpion Hill 5:08
6. Closure 3:08
7. Bloody Mary, Kate and Ashley 2:44
8. Sibling Rivalry 3:28
9. Full Blown Meltdown 2:33
10. Bare Hands 3:35
11. City
Sorti le 5 avril chez Rise Records / Little Dipper
