Printemps de Bourges 2019 – Côté off

Le rédac-en-chef-chef vous a conté en direct live cette quarante troisième édition du premier “gros” festival de 2019. Sa face In donc. Une programmation quasi calquée sur bon nombre de ses confrères, voire parfois copié/collé sur les Francos. Le rock fait figure de parent pauvre, voire de cousin honteux, tout juste toléré car pas assez bankable… Assez grommelé. Votre genre favori a largement droit de cité dans la capitale berruyère, dans ses bars du centre ville qu’elle offre aux musiciens de tout poil, pourvu qu'ils donnent leur sueur et nous tire des larmes. Cette année, à part au 22 d’Auron ou au Nadir, c’est dans les rades qu’il fallait être pour savourer du rock n’roll pur jus ou en mode cocktail groovy !

 

Apes O’ Clock - Scène Berry Républicain - 18/04


Dammed ! Le train Bourges-Paname a du retard et on arrive à la bourre pour le set de Apes O’ Clock sur l’une des scènes les plus réputées de ce Printemps Off. Les sept Rennais sont des habitués du Printemps Off ; nous nous étions fait écho de leur set sur cette même scène en 2016. Pas de grand changement chez ces primates rock and groove. Ah si, le tromboniste est devenue… une tromboniste ! Paraphrasons sans vergogne leur propos tant il est juste ; “Apes O’ Clock n’a rien perdu de sa fougue et sa verbe animale, mais l'a plutôt enrichi de la sagesse du vieux singe, cynique mais déterminé, usant de son expérience pour mieux tisser les rideaux fibreux d'un cabaret moderne et fantasque.” Les costumes steampunk, signature visuelle du groupe donnent toujours ce cachet scénique qui fait défaut à tant de groupes. La faconde théâtrale de Yoann et de au chant font toujours mouche, en mode flow hip-hop ou chant tout en puissance. Et surtout leurs textes engagés et percutants sont audibles, ça change… Les Apes préparent leur premier album pour la fin de l’année, on vous en touchera deux mots et si leur tournée 2019 passe par chez vous, on vous recommande le déplacement !

Apes O' Clock - Tournée 2019

 

Vigor Hugo - Le Bon Endroit - 19/04

Pour voir Vigor Hugo - aka Hugo Fabbri chanteur et guitariste des Fuzzy Vox - il fallait être à la bonne heure... au Bon Endroit ! Un bar du centre-ville, qui comme pas mal d’autres se « donnent » à la musique durant ce Printemps. On vient avant l’heure pour trouver... la bonne place ! Et celle-ci nous permet de nous retrouver attablé avec Jean-Luc Jousse - aka Jostone Traffic - booker des Grys-Grys dont on vous reparlera sous peu. On était là, décontractés de la binouze à regarder Vigor installer son matos, lorsque un barouf d’enfer éclate dans notre dos. Une palanquée de gonzes et de gisquettes attifés en blanc et qui tapent comme des sourds sur des putains de bambous !! Heureusement que le set ne débute qu’une demi-heure plus tard, sinon on aurait assisté au combat homérique entre Vigor Hugo one-man-band wak’n roll et la Battucada-de-la-mort-qui-tue (les oreilles).
 

Vigor Hugo - Printemps de Bourges 2019

Hugo le vigoureux donc. Sa guitare, son clavier et deux caisses au pied... Il attaque recta avec son hymne à lui, « Hey I’m Vigor ». Une bonne secouée rock matinée de phrasé hip hop bien rugueux. Un style pas tout à fait compatible avec le son Fuzzy Vox et dans lequel il s’éclate visiblement. Malgré la fatigue accumulée ces dernières heures, - quatre sets en quarante huit heures tout de même - Hugo fait le show. Comme le dit Mister Jousse, c’est beau la jeunesse ! Vigor a effectivement de l’énergie à revendre. Il défonce sans vergogne des classiques ; de “Back in the USSR” des Beatles à “Only you” des Platters en passant par “Whatcha gonna do about it” des Small Faces. Le public connaisseur ou non - un mec s’exclame tout jouasse “Alan Vega !” - réagit au quart de tour. Deux couples de quinquas accepteront même l’invitation à venir danser devant lui. Il donne tellement le Hugo qu’il est difficile de lui refuser quoi que soit. Il blague avec le public et l’amène à  Perculand, distribuant congas et tambourins, invite une jeune femme à l’assister à la cymbale, bouffe tellement son harmonica qu’il en manque de s’étouffer en rigolant ! Il finit son set sur les genoux, malgré sa boisson magique dissimulé dans son flacon de Vigor... Si ça vous dit les parisiens, il sera le 6 juin à la Boule Noire !

 

The Grys Grys - Murrayfield - 19/04

Les Grys Grys jouent en rang d’oignons devant le bar, à portée de bière.. Rouflaquettes, pattes d’eph, casquette british.. Ils n’ont pas que le look, mais bien l’âme des swinging sixties. Tout y passe, rythm’blues, psyche, garage... Une déferlante de sons so coool sans interruption, on se croirait perché sur une vague tel un surfeur en pleine défonce. Le son est exceptionnellement bon pour un tel endroit, sans nul doute du à la maîtrise de ces jeunes montpelliérains. Pas un riff, pas une frappe ne dépasse, tout en maintenant une énergie démente. La jeunesse, pas à dire, ça contribue à l’efficacité en matière de rock n’roll servi sec, sans glace, ni adjuvants numériques. 

Les Grys-Grys - Printemps de Bourges 2019 -  © Jack Torrance
   Crédit photo © Jack Torrance

Il y a qu’une rangée de clients accoudés au bar. Faute de se jeter sur eux en vue d’un slam problématique, l’harmo leur défile sous le nez. Le barman danse et sonne frénétiquement de sa cloche complètement raccord et accroc à l’effet grys-grys. Un vieux punk encore vert, cravate rock et veste bleue s’éclate l’oreille qui lui reste et dérouille sa carcasse. On commence à se sentir comme la glace qui se fait piler grave par le barman mélomane. Sortie de l’album oblige, le bassiste se fend d’un petit speech, Mike Turner, celui par qui tout est arrivé, fait l’article. Thanks Mike pour avoir fait venir les Grys Grys au Printemps ! Pas une, ni deux, mais trois « c’est la dernière » pour la plus grande joie des amateurs de rock vintage. Roll over Beethoven for ever ! Le barman commence à baisser les micros et doit les remonter dare dare car ils remettent ça ! Quand il y en a plus, y en a encore avec les Grys - Grys

Les Grys-Grys - Printemps de Bourges 2019 - © Jack Torrance

   Crédit photo © Jack Torrance

The Deltabonds - Les Jacobins - 20/04

La crème de la crème du garage beat chez les bourges, à en faire cirer l'Austin dans le parking !”. C’est que l’on peut lire comme commentaires au gré d’une recherche sommaire sur Internet. D’aucuns trouveront cela “un peu court jeune homme” pour décrire The Deltabonds, mais c’est fort bien résumé ! Quand on demande aux principaux intéressés, la réponse en V.O. est : “are we mods or rockers ? We are mockers !”. A bon entendeur, salut ! The Deltabonds, quintet de quinquas en exercice depuis 2015 assument leur passion pour le rock vintage. Jusqu’à dans leurs tenues de scène, soooo British sixties… Les Jacobins, pub du centre ville ne rate pas les bonnes occases pour programmer du rock, du Printemps aux Folies Berruyères et a fait jouer des groupes tout au long de la semaine printanière. Il y a foule donc en ce samedi soir. Des “vieilles et des vieux” habitués du Cosmic Trip Festival, l’autre festival berruyer. Et de plus jeunes, fatigués d’une prog du In trustée par l’électrop-hip-pop et avides de sons bruts sans ajonction numérique. 

he Deltabonds - Printemps de Bourges 2019 - © Jack Torrance
   Crédit photo © Jack Torrance

Ça bouge quand même le rock n’roll de vieux” s’exclame un rocker grisonnant, qui colle frénétiquement des stickers Cosmic dans le dos d’innocents spectateurs. Une tâche d’autant moins aisée que ses victimes semblent atteintes de façon précoce de Parkinson… Comment ne pas imiter les déhanchement de Vombopaloo Rapisch, frontman déchainé et “true brother” de Mike Turner (la wak n'roll attitude chez eux, c'est d'famille). “Got fun if you want it !”, pas d’autre choix que d’obtempérer lorsque ce crooner à la voix éraillée-juste-comme-il-faut, vous invite à danser le jerk ! Lui et ses acolytes distillent sans discontinuer un son qui parle aux tripes et fait bouger les feet. Definitely, “I’m satisfied” de ce combo berruyer de passionnés. Si d’aventure, vous passez par Bourges, ne les ratez pas lorsqu’ils s’y produisent !

The Deltabonds 2 - Printemps de Bourges 2019 - © Jack Torrance

Un grand Merci à Jack Torrance pour ses photos. N’hésitez pas à jeter un oeil - et le bon - sur sa page Facebook et sur son site !

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