Double entretien avec Didier Wampas

Les Wampas.
Que celui qui ne connaît pas me jette une guitare !
Alors que le 13ème album du groupe est imminent, que Sugar et Tiger , le groupe de Didier, de sa compagne et de ses enfants, vient de sortir également son 3ème album, nous avons pu nous entretenir avec Didier Wampas. Récit.

Le nouvel album des Wampas est annoncé pour septembre prochain. Il sera comment?

Il sera varié, speed, moins speed... Comme on a toujours fait. Il y a des morceaux lents, rapides. J'avais commencé à marquer les titres, speed, mid-tempo, mais en fait on garde le meilleur. Ou le moins pire !

Pour cet album, tu as travaillé avec Lionel, des Limiñanas. Pourquoi ce choix?

C'est la maison de disques qui a proposé. Au début je ne voyais pas l'intérêt, il fait le même style que nous, du Garage, tout ça. Et en fait ça a beaucoup apporté. Il ne bosse pas comme nous. Je fais les chansons à la guitare, et après on va en répète, et on joue tous ensemble. On ne fait jamais de maquette...
Là c'était chez lui, on a fait des maquettes, je chantais et jouais de la guitare, et il a rajouté des trucs. On l'a laissé travailler tout seul. D'un autre côté on répétait. Puis on a mis les deux ensemble, et c'était vraiment intéressant. Ça apporte quelque chose d'autre. J'ai beaucoup aimé. D'habitude on a des producteurs qui sont plutôt des ingénieurs du son améliorés. Là c'était plus qu'un ingénieur du son.

Il a un titre, cet album?

Peut-être Sauver le monde. On en a besoin.

Pourquoi ? Il risque quoi, le monde ?

Sans doute pas grand chose, mais il faut quand même le sauver. On s'en sortira, mais il faut continuer. Tous les jours un petit peu. Le fait que tu sois là à nous interviewer ça prouve qu'il y a encore des choses, et que le monde va être sauvé ! Ça ne te rapporte rien, nous non plus, donc c'est ça. Tant qu'il y a des gens comme nous qui font ça par passion, gratuitement, ça ira.

Dider, Punk, Interview, Rock, 2019

Je me rappelle d'un concert à la Maroquinerie où tu avais enchaîné 3 concerts par soir. Comment on fait pour tenir comme ça ?

Ça va en fait. Les Wampas jouent une heure et demi, Sugar et Tiger c'est 30 minutes, les Maudits Français aussi...

C'est ça le moteur, de monter sur scène ?

Non, le moteur c'est d'écrire des chansons. C'est ça qui va sauver le monde. C'est pas nos concerts à la con.

Les Wampas sont une famille, mais Sugar et Tiger c'est une vraie famille, avec tes fils et Florence ta compagne. Ça change quoi pour toi, quand tu joues avec l'un ou l'autre des groupes ?

Je suis moins devant avec Sugar et Tiger. Je suis guitariste, je fais les chœurs, je ne chante pas. C'est plus facile. C'est dur pour Florence, mais pour moi c'est plus facile.
C'est dur d'être chanteur, surtout quand tu ne joues pas de guitare. Quand tu as une guitare, tu te caches derrière, tu fais ta rock star, mais sans guitare c'est très dur. Quand je tournais avec les Bikini Machine, je ne jouais pas de guitare, et c'est complètement différent.

Les Wampas existent depuis toujours. Qu'as-tu vu changer depuis toutes ces années ? C'est plus compliqué de jouer ?

Il y a des salles qui ferment oui... C'est compliqué, mais ça a toujours été compliqué. Il ne faut pas croire que dans les années 80 c'était facile de jouer. Quand on a commencé, il y avait un bar et des squats à Paris, c'est tout. Il y avait bien moins de salles qu'aujourd'hui. Aujourd'hui il y en a plein, des endroits pour jouer dans Paris. Il y avait beaucoup moins d'endroits dans les années 80 pour jouer.
On jouait chez Jimmy parce que c'était le seul bar dans lequel on pouvait jouer. Il y a des groupes qui jouent toutes les semaines aujourd'hui, dans des lieux différents. C'est ni plus facile ni moins facile, c'est différent.

Et le public ? Tu sens un renouveau ?

Oui, et heureusement. Heureusement qu'il n'y a pas que les vieux qui viennent. Tu imagines si on avait les mêmes depuis 35 ans ! Il y a beaucoup de jeunes aussi, et c'est très bien.

On te vois beaucoup dans des projets parallèles. Tu te sens à l'étroit avec tes groupes ?

Non, mais quand quelqu'un me demande je dis oui. Souvent je n'écoute même pas les chansons. J'arrive en studio, je n'ai même pas écouté la chanson. Sinon des fois je n'y serai pas allé ! (Rires). Mais bon, je ne me vois pas dire non. La seule chose que j'ai refusé, je me rappelle, c'était Michel Delpech. Un disque de reprises de Michel Delpech, j'avais refusé. C'était pour chanter "Le Loir et Cher". J'aurais peut être dû, surtout qu'ils en ont vendu plein.

Revenons sur Sugar et Tiger. Si tu devais décrire le nouvel album, tu en dirais quoi ?

C'est le disque le plus speed que je n'ai jamais fait. Il n'y a que du speed dedans. Ah si, il y a un slow, parce que Florence voulait un slow. Il y a même un Ska ! Un Ska limite festif, et mal joué !

Dans Sugar et Tiger, c'est toi également qui écrit ?

Les musiques uniquement. C'est Florence qui fait les textes, sauf les quelques chansons que je chante.

Tu es parti vivre à Sète. Pourquoi ce choix ?

Je voulais quitter Paris, et aller au bord de la  mer. Et quand tu fais le tour, tu as le nord mais il faut froid. La Normandie il fait froid. La Bretagne il fait froid. La côte Atlantique, à part Le Rochelle, il n'y a rien, et c'est cher. Et après, il y a la Méditerranée. Il y a Marseille, mais quand tu quittes Paris c'est pas pour aller à Marseille. Il ne reste plus que Sète. J'ai hésité avec La Rochelle, c'est joli aussi, mais c'est hors de prix. Et Sète ça reste encore très prolo. C'est vivant, c'est rock'n'roll. Il y a le TINALS à Nîmes à côté, ce festival est génial.

Tu vois énormément de groupes qui jouent avec toi. En as-tu à nous recommander ?

J'ai vu les Sète Joute Ultra. SJU. Ils jouent tous en marin, avec des cagoules... Écoutez-les, les SJU 34! (voir leur page Facebook ici, ndlr)

Et toi, qu'écoutes-tu en ce moment?

Townes Van Zandt, un album de démos. Je suis super fan de Townes Van Zandt. Cet album est un de ses meilleurs disques. Il est apaisé. Très bien. Townes Van Zandt et les SJU. Il n'y a que ça !

Plus en bonus spécial, l'interview de Sam de la chaîne YouTube Une chanson, l’addition, pour le titre  “Manu Chao“ :

Notre top 5 des anecdotes à retenir :

- Le titre de l’album est un clin d’œil à une chanson de Sporto Kantes
- Les paroles ont été écrites en moins de 10 min., sans avoir été retouchées
- Elles se moquent de l’hypocrisie de certains artistes « engagés »
- Le clip a été réalisé par l’ancien bassiste de La Mano Negra
- Manu l’a semble-t-il assez mal pris…
 

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