Theo Lawrence – Sauce Piquante

Après “Homemade Lemonade” et son blues rock vintage mâtiné de soul, c’est à une autre de ses musiques de prédilection que Theo Lawrence rend plus particulièrement hommage sur ce second album. C’est que le jeune franco-canadien se pique d’aimer la country, à la sauce mexicaine et agrémentée d’une pincé de son cajun. A contre-courant dites-vous? Il a l’air de s’en battre l’oeil Théo, nonchalamment affalé sur sa chaise à gratter son acoustique, avec un flegme à rendre jaloux Lucky Luke himself. Et il a bien raison. Sa voix de lover crooner, le son live impeccable enregistré entre Paris et Valdosta, Georgie (par Mark Neill des Black Keys), une écriture simple et sincère… Autant d’atouts dans son manche de guitare, qui parviennent à nous faire partager sa passion pour les différentes facettes de la musique populaire américaine du siècle dernier…

En déclarant sa flamme à la country music - même en version pop sixties (cf. Le premier titre “Worst in me”) - Theo Lawrence ne s’attend probablement pas à être prophète en son pays. Pas vraiment hype, ces ritournelles nasillardes que beaucoup assimilent à l’Amérique réac'. Sans parler des choré de cow-boys d’opérettes, très en vogue chez certains sexagénaires frenchies marqués à vie par Shérif fais-moi peur… Fin connaisseur du genre, Theo Lawrence parvient à nous faire dépasser cette vision somme toute un peu réductrice. En demeurant fidèle au style (“Lonely together”, “Adelita”) ou comme à son habitude, en le mixant avec d’autres. Une touche d’orgue gospel par-ci (“Evangeline”, “Prairie fire”), quelques mots de cajun par-là (“Petit coeur”), ça passe crème comme disent les jeunes…

Theo Lawrence chante toujours l’amour, celui qu’on a, qu’on perd. Les thèmes inhérents au genre, la solitude (“Lonely together”) ou les femmes à poigne (“Adelita”). Son bréviaire sur Facebook - “transformer les douleurs en douceur et l'amertume en joie” - pourrait s’appliquer à la country. Douceur ne signifie nullement absence de groove. “Baby let’s go down to Bordeaux” et son orgue sixties, procure une irrésistible envie de taper du pied et “Petit coeur”, l’histoire d’une jolie blonde briseuse de coeur, de se déhancher de concert… Autant que “In the back off my mind” et “Come on back to my love”, les citations Tejano music de l’album, idéales pour ceux qui sont restés bloqués à la reprise de "Hey Joe" par Willy De Ville… “N.O.I.S.E” sonne lui comme la version en v.o d’une des aventures sonores de notre Johnny Montreuil national.

Il faut aller jusqu’au bout de “Sauce Piquante” afin d‘écouter “They don’t like me (where I’m from)”. Ça fait
autant de bien qu’une bonne lampée de Woodford Reserve from Kentucky ! Du miel pour les oreilles ! Pas si piquante que ça finalement la sauce Theo Lawrence, plutôt douce amère…
Franciliennes, franciliens, il sera le 28 janvier 2020, à la Maroquinerie. Ne le ratez pas ! Et pour suivre son actu, abonnez-vous à sa page Facebook.

Sorti le 25 octobre chez Tomika/BMG

Theo Lawrence - Sauce piquante
 

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NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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