Entretien avec HK et les Saltimbanks au Sziget 2012


Par notre collaborateur Gonzo

G : Alors, petite présentation du groupe, on te connaissait sous un autre nom il n’y pas longtemps.

HK : oui effectivement, MAP ; le Ministère des Affaires Populaires.

G : Et ce projet, il en est où ?

HK : C’est en pause, on est sortis de notre sommeil, il y a d’ailleurs un morceau présent dans l’album de HK et les S, on va peut être reprendre du service, mais tout doucement ! Pour l’instant on est sur HK, on espère l’installer aussi bien qu’on l’a fait avec MAP.

G : D’après ce que l'on voit sur scène, ça se passe plutôt bien, le public se déchaîne bien !

HK ; ça va, ça va Imhotep (rires)

G : Aujourd’hui vous avez joué au Sziget, dans un festival couvrant de l’electro jusqu’au Métal en passant par la « musique du monde », vous jouez devant un public relativement acquis à votre cause, la scène se trouvant devant le camping français.

HK ; effectivement il y a une bonne part du public français, et ça fait plaisir, on se sent moins seuls !! Notre musique est assez interactive, et j’ai passé un bon moment a gribouiller des textes en anglais pour faire participer le public, du coup je parle en anglais et je vois que la moitié du public ne réagit pas, je me dis merde qu’est-ce qui se passe, et là je me lance en français, et ça part au quart de tour !! Tant mieux pour moi (rires)

G : quand tu es devant un autre public qui ne connaît pas forcément ton groupe et les paroles, comment ça se passe ?

HK : ça se passe relativement bien, c’est une musique festive, ça colle avec nos paroles, quand on dit « citoyens du monde, partisans d’un monde sans frontières » on assume notre discours. Moi c’est le sens que j’ai envie de donner à ma musique. Ce que j’ai toujours aimé avec la musique c’est de retrousser les manches, aller au charbon et aller chercher les gens. Aujourd’hui en France ça devient un peu plus facile, quand on fait des concerts il y a des gens qui nous suivent. Et quand on commence à s’exporter, on se met la pression, on se remet en question, parce qu’il faut aller les chercher ceux-là aussi, et c’est encore plus beau quand tu y arrives.
 

hk, saltimbanks, sziget

G : Chanter en français n’est pas un handicap à l’étranger ?

HK : la musique est un langage universel, après ça dépend de ce que tu dégages sur scène, l’énergie qui accompagne ta musique. Pour l’instant ça se passe bien, le jour où on ira au Japon, ça sera peut être plus compliqué. Après j’essaye toujours de rajouter un peu de tchatche dans la langue locale pour que le public sache un peu de quoi on parle.

G : Quelle est votre actualité ?

HK ; Tourner un max, on repart en France pour la fin août, et dès septembre on fait la tournée de promotion de l’album, on ne s’arrête pas !!

G : Parlons un peu des paroles de tes chansons, message politique totalement assumé ?

HK : Carrément assumé, des fois on me dit « putain, tu fais chier », même moi je me le dis des fois, on se dit allez on fait une chanson qui parle d’amour pour changer !! Moi j’aime la poésie, les textes enragés et engagés, avec de l’humour. Je ne veux pas m’enfermer non plus dans quelque chose de redondant. On ne fait pas non plus de la politique brute, notre tribune est une tribune artistique, on est des saltimbanques avant tout, ce n’est pas non plus un fond de commerce, on parle avec notre cœur.

G « la maman elle a parlé », un de vos titres... C’est un titre autobiographique, les flics sont venus ?

HK : « rires », heuu… Ben oui, forcement, on tire ça de notre vécu, de notre quotidien, ce sont des histoires qui nous arrivent à nous, nos frères, un cousin… etc. Toutes ces histoires là je n’ai pas eu à fouiller très loin dans mon imagination, ça sens le réel et le vécu !

G : Mise a part la tournée promotionnelle de l’album, d’autres projets en cours ?

HK : Ca fait déjà beaucoup, mais on va sûrement remettre une couche avec MAP, j’ai aussi un projet de reprises de chansons françaises en version chaabi qui s’appelle « les déserteurs ».

G : Le mélange mandole, accordéon, c’est déjà un beau mélange de cultures !

HK : c’est exactement ça, ce mélange, c’est nous, c’est ce qu’on est, on est tous le fruit d’une histoire, le fruit d’une immigration plus ou moins lointaine. L’être humain est nomade par essence, et s’est sédentarisé avec le temps. Si ce n’est pas ton père, ou ton arrière grand père, tu trouveras toujours un aïeul qui a bougé à un moment. La musique est un bon vecteur de tout ça, prend la musique kabyle et la musique bretonne, on retrouve les mêmes codes, les mêmes normes, il y a une histoire derrière.

G : HK, merci pour cette interview, une dernière phrase pour les lecteurs et auditeurs de La Grosse Radio !

HK : On ne lâche rien !! Walou !!

Pour rappel, HK et les Saltimbanks sont en tournée et de passage sur Paris à la Cigale en février.

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