The Devil’s Trade – The Call Of The Iron Peak

Une longue complainte lancinante, c’est ainsi que The Call Of The Iron Peak pourrait être synthétisé. Le second album du projet The Devil’s Trade distille avec une maîtrise indéniable sa dark folk aux vagues réminiscences doom. Mais la saison n’est peut-être pas complètement adéquate pour s’immerger dans cette musique aride qui ne plaira pas à tout le monde.

 

 

Venu de Hongrie, The Devil’s Trade est en fait le projet d’un seul homme, Dávid Makó, auteur, compositeur, chanteur et multi-instrumentiste qui œuvre dans le milieu musical de son pays depuis de nombreuses années. Avec The Devil’s Trade, il explore une dark folk très mélancolique et minimaliste, qui emprunte aussi bien à la tradition hongroise que transylvanienne ou appalache, et que son créateur qualifie de doom folk. Pour le second album de ce projet, qu’il a produit lui-même, il s’est entouré de Márton Szabó et Péter Szabó à la batterie et Adam Vincze aux cuillères et au pichet (non, on ne parle pas de cuisine).
 

the devil's trade, the call of the iron peak,  Dávid Makó, doom folk, dark folk

La maîtrise du musicien est évidente, et il installe une véritable ambiance mélancolique, sombre, tour à tour résignée et désespérée. Le nom de l’album, The Iron Peak, désigne un endroit mystique où l’on viendrait trouver la paix avant de mourir, pour ainsi accepter sa fin prochaine, et cet aspect contemplatif et crépusculaire se retrouve complètement dans la musique, que ce soit dans la voix écorchée, plaintive de Dávid Makó ou dans la guitare et le banjo, joués dans des accords lents et graves, amplifiés par des réverbérations sépulcrales. Les premiers titres, « The Iron Peak » et « Dead Sisters », sont ainsi particulièrement poignants, d’une beauté épurée qui met en valeur des mélodies travaillées et un chant extrêmement expressif avec de vagues accents doom.
 


Cependant, l’album ne convaincra clairement pas tout le monde sur la durée. Il faut en effet réussir à rester dans l’univers aride du musicien. Pour certains, l’écoute se transforme en rituel, en voyage initiatique scandé par le coté répétitif de la musique. Mais pour d’autres, l’album finit par être vraiment monotone. Quelques titres se démarquent un peu, « Három Árva », morceau traditionnel hongrois où le côté doom se fait plus sentir et où les arrangements se font un peu plus agressifs, ou «  Eyes in the Fire » qui a quelque chose d’une ballade de rock alternatif en plus désespérant et hypnotisant. Mais il y a au total très peu de variations, que ce soit dans le chant, les arrangements, les sonorités, en dépit de la variété des influences évoquées.
 


Pour ceux chez qui l’atmosphère lancinante ne fait pas effet sur la durée, un certain ennui finit donc par s’installer. Peut-être des arrangements plus musclés, s’engouffrant plus franchement dans le metal, auraient-ils mieux mis en valeur le désespoir insondable qui exhale du chant et des mélodies, mais le résultat tel qu’il est trouvera assurément son public, adepte de ballades dépouillées, mélancoliques et contemplatives au cœur de l’hiver.

 

Tracklist
01. The Iron Peak
02. Dead Sister
03. III
04. No Arrival
05. Expelling of the Crafty Ape
06. IIIIIIIIIIII
07. Három Árva
08. Eyes in the Fire
09. IIIIII
10. Dreams from the Rot
11. The Call of the Iron Peak

Sortie chez le 28 août 2020 chez Season Of Mist

close

Ne perdez pas un instant

Soyez le premier à être au courant des actus de La Grosse Radio

Nous ne spammons pas ! Consultez notre politique de confidentialité pour plus d’informations.

NOTE DE L'AUTEUR : 6 / 10



Partagez cet article sur vos réseaux sociaux :