De La Crau – La Grosse Entrevue, épisode 1 – avec LAM

Premier épisode de La Grosse Entrevue, notre série d’interviews réalisées à Marseille en collaboration avec Leda Atomica Musique. Implantée rue Saint Pierre à la Plaine, un quartier-symbole, à de nombreux égards, de la forte identité culturelle de la ville, cette structure associative propose, chaque vendredi et samedi, une programmation hautement qualitative faisant la part belle aux artistes autochtones : La Grosse Radio s’est saisi de l’opportunité de s’en aller rencontrer la faune locale et de lui tendre le micro.

A l’occasion de cet épisode d’ouverture, nous recevons le groupe De La Crau, un trio enthousiasmant qui, en combinant un sens de l’interprétation évident à une esthétique aride, désertique, en même temps qu’euphorisante, fait de chacun de ses concerts une expérience quasi-mystique. Le Sirocco soufflant dans le Colorado provençal. Si nous les avions découvert un an auparavant sur la même scène de LAM, les trois membres de De La Crau ne nous ont pas attendus pour étoffer leurs CV respectifs, et le concert qui devait suivre l’interview s'est fait la preuve de leurs immenses vertus : le set proposé, tout en laissant place à la sauvagerie et à la spontanéité, respire la maîtrise et la fluidité ; les gars savent où ils vont, et savent comment y aller. Preuve à l’appui entre deux réponses dans la vidéo ci-dessous.

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A propos de La Grosse Entrevue :

On l’entend souvent, Marseille n’est pas une ville à la réputation rock : pour résumer grossièrement, dans les années 90, IAM en a fait une ville de rap, et c’est encore ainsi qu’on la connaît aujourd’hui – la Bande Organisée pétant actuellement tous les scores en dansant dans le Vélodrome. Dagoba a pu mettre en lumière la scène métal, on évoque aussi parfois le reggae, mais le rock, jamais. Le rock, lorsqu’on ne parle pas de Paris, vient du Nord, de la Bretagne, de Bordeaux, ou de Toulouse à la rigueur. Le rock ne vient pas de Marseille, n’y vient pas non plus d’ailleurs : on constate bien souvent que les tournées snobent inexplicablement le quart sud-est, comme s’il était déjà immergé, quand les experts s’accordaient à dire que la montée des eaux ne l’entamerait réellement que dans une ou deux décennies. De même, aucun festival de grande ampleur, consacré au genre, n’y est implanté.

Pourtant, pourtant, le rock existe dans la cité phocéenne. Mais comme il est assez rare qu’un groupe marseillais soit mis à l’honneur dans les médias nationaux (sauf chez nous, on est irréprochables), drapés dans leur fierté, nombre d’artistes de cette sphère ont donc pris l’habitude d’aller leur chemin sans souci de la reconnaissance de la patrie. Mais fi, il est temps à présent de rendre justice, et de braquer notre objectif sur cette scène qui, si elle n’a jamais cessé d’être active, semble aujourd’hui en effervescence. Dans ce cas précis, on ne servira pas le stéréotype d’une « nouvelle génération de groupes talentueux » qui prendrait le contrôle de la ville avec la fougue de la jeunesse car, à tous les étages, Marseille est multiple et ne saurait se contenter d’une conjoncture aussi simpliste.

Le vivier marseillais serait en fait plutôt la résultante d’ un assemblage de générations diverses interagissant les unes avec les autres. Leda Atomica Musique en est un exemple probant : un groupe, Leda Atomica, inscrit dans la mythologie locale, créant son association et par là même, du mouvement autour d’elle, dans la ville et ailleurs. Aujourd’hui, le relais se passe, une nouvelle équipe s’installe et perpétue le même mouvement en programmant des groupes, d’augustes briscards, des talents juvéniles, des hybrides. A Marseille, les jeunes branleurs jouent avec les vieux cons. Et tout ce petit monde crée des structures, autonomes, pour organiser ses événements, sa vie artistique, dans la débrouille et indépendamment des grands circuits. De tout cela, nous aurons l’occasion de reparler lorsqu’il sera question, notamment, du documentaire d’Alexandra Musseau, "Marseillais Yeah Yeah Yeah", diffusé au LAM en ce mois d’octobre, et dont tout un chacun se saisit ici, comme à chaque fois qu’il est question de l’histoire souterraine du rock phocéen. En attendant, cette histoire est toujours en mouvement, et depuis la Plaine, nous sommes aux premières loges pour assister à son écriture.

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Crédits photos : Thomas Sanna

Prochainement à Leda Atomica Musique :

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16 octobre : Rats Don't Sink
17 octobre : Bender
23 octobre : Emwewme
24 octobre : Venus As A Boy
30 octobre : Bachir Al Acid
31 octobre : OPTM

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