AC/DC – Power Up


AC/DC revient ! La sphère rock énervée est en émoi. Alors que les photos des membres d’AC/DC devant les studios d’enregistrement émaillent la toile, les commentaires vont bon train (Rock ‘n’ Roll Train évidemment). Et les dernières semaines, un coup d’accélérateur ! Des posters sur l’ancienne école D’Angus, des fuites sur les sites de fans et enfin un teaser officiel. Le phénix AC/DC renait de ses cendres…

Niveau line-up tout le monde est au rendez-vous. N’oublions pas qu’il y a quelques mois, le groupe s’affichait en triste posture après le départ de Malcolm Young vers d’autres cieux, avec un Cliff WIlliams démissionnaire, un Phil Rudd empêtré dans ses démêlés avec la justice australienne et un Brian Johnson à moitié sourd remplacé par Axl Rose. Alors entendre ces gars-là, ensemble, prêt à faire rugir le combo de nouveau, c’est déjà une immense victoire.

Quatre power chords ! Voilà le temps qu’il aura fallu à Angus et ses compères pour rallier à leur cause des hordes de fans prêtes à hurler leur joie sur du AC/DC ! "Realize" en ouverture de l’album nous prouve bien qu’AC/DC va faire ce qu’il fait du mieux depuis 40 ans, du AC/DC ! Brian hurle, Angus «riffe», Phil, Cliff et Malcolm (enfin son esprit dans l’enveloppe charnelle de son cousin Stevie) assurent les fondements de l’édifice. Tout est en place, nous voilà partis pour une bonne dose de boogie blues rock énervé.


 

"Shot In The Dark", premier single de l’album nous a déjà mis l’eau à la bouche. On sent bien que ce petit monde prend du plaisir à se retrouver autour du trublion Angus. Et puis, on joue sur des riffs imaginés en partie par Malcolm, il y a ce côté hommage qui donne aussi de la puissance à la chose. Puis faut le dire, ce "Shot In The Dark" est un très bon morceau. Oui, les codes d’un AC/DC réussi sont là. Mais bon, vous attendiez un album de polka ou quoi ? AC/DC fait du AC/DC mais il le fait bien. Puis si c’était si facile pourquoi tant d’autres s’y brisent-ils les dents ? Alors savourons notre plaisir. Shot In The Dark !!!


Des titres comme "Code Red" symbolisent l’envie de prendre du plaisir et de le fair partager chez les Australiens. On démarre façon "Back in Black" et c’est peut-être un symbole. Back In Black était l’album hommage à Bon Scott. Power Up en est tout autant en ce qui concerne Malcolm qui est d’ailleurs crédité sur chaque titre.

Et puis sur cet album, on trouve des pépites, accrocheuses en diable. "Witch’s Spell" a bien un air de single avec ces petites notes aigues qui ne sont pas rappeler "For Those About To Rock". Pas étonnant chez ces vieux sorciers du riff que "Witch’s Spell" soit un titre démoniaque. Celui-ci va définitivement rallumer les flammes de l’enfer ou plutôt les cornes à la gloire du groupe vissées sur la tête des fans du groupe. Et après les sorcières, les démons ! Sur "Demons Fire" aussi, ça riffe dur. Sur le refrain comme sur les couplets, on se fait plaisir. Du très bon rock avec un Brian Johnson en pleine forme qui ne se fait pas prier pour tenir la note.


 

"Wild Reputation" nous prouve encore une fois qu’AC/DC puise ses racines dans le blues. Un riff que les pionniers du genre auraient pu s’approprier sans problème. Ok avec un peu moins d’overdrive certainement mais la base est bien la même.

"Kick You When You’re Down" ! Un petit riff qui titille les esgourdes puis un gros refrain scandé ! Ca va fonctionner dans les grands stades, ça c’est certain, enfin si on y retourne un jours mais en tout cas, c’est du bon gros titre façon "Big Guns", du gros, du puissant boogie blues. Angus y pousse sa Gibson SG dans ses derniers retranchements…

On a causé fille, diable, vitesse, il manque la thune ! "Money Shot" ! Après "Moneytalks"… Le fric, l’oseille, ça les branche aux Australiens ! Pourtant ils ne doivent pas en manquer. Mais bon ici, on ne va pas réfléchir à sauver le monde ou faire de la philosophie.

On trouve aussi des morceaux au tempo un peu plus lourd comme avec avec "No Man’s Land". On pense à de vieux titres comme "Night Prowler" sur Highway To Hell.
 

ACDC Power Up Promo


Et puis il y a l’inclassable. “Through The Mist Of Time ». Même s’il permet à Angus de prouver sa virtuosité et son style si particulier qui, à l’instar d’un Keith Richards, privilégie la bonne note au bon moment sans en rajouter plus que nécessaire, le morceau a une dimension supplémentaire. Il flirte avec la pop façon "Who Made Who", bien moins rentre dedans que les standards du groupe et surtout il montre une facette d’AC/DC plus sensible avec des textes plus nuancés qu’à l’accoutumée… On pourrait faire un parallèle avec l'album Back In Black, hommage à Bon Scott alors que ce "Throught The Mist Of Time" pourrait se voir comme un hommage à Malcolm Young…

Au final, Power Up nous démontre donc la chose suivante. Le fonds de commerce d’AC/DC reste inchangé depuis 45 ans. Du rock, de l’alcool, des voitures et de l’argent. On ne change pas une équipe qui gagne. Et c’est peut-être ce qui fait leur force. Là où Springsteen sort un remarquable album en 2020 en traitant du temps qui passe et de la jeunesse perdue, les vétérans du boogie eux s’en cognent ou du moins ne laissent rien transparaitre dans leur musique (exception faite de "Through The Mist Of Time") ! Et cette insouciance toute juvénile, qu’il est bon de la retrouver chez ces vieux briscards sexagénaires si ce n’est pas septuagénaires !



 

Sortie le 13 novembre 2020

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NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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