VS – Just a Sigh

Difficile de catégoriser la musique de VS, groupe hétéroclite de par sa composition assez singulière, mêlant allègrement du violon à d’autres sons purement électros. Le groupe affiche clairement sa volonté de ne pas porter d’étiquette. A tel point qu’il s’agirait plus d’un projet artistique que d’un groupe classique, la vidéo étant un élément fondamental de leurs prestations scéniques, et la sortie d’un triptyque d’EP a été préférée à celle d’un LP en bonne et due forme. C’est donc en ce beau mois d’octobre que sort la première partie de « Just a Sigh », l’EP ne comprenant pas moins de 6 titres.

 


On alterne donc dans les ambiances, le plus souvent portées par des parties de batteries étonnamment tribales où vient gracieusement se poser la voix claire du chanteur, sans oublier de placer ici et là quelques bons riffs de guitares bien saturées. On note tout de même que le mix très propre de l’EP met bien plus en avant la mélodie et l’atmosphère aux dépens parfois de l’énergie et de la nervosité. Soudain, un doute nous étreint. Comme la résurgence d’un souvenir lointain, enfoui par les années. On sent qu’on a déjà entendu ce genre de musique quelque part.

Ce doute sera levé à l’écoute de la dernière piste, « one » (un comble pour une dernière chanson !), et la conclusion est sans appel : en vérité, je vous le dis, on n’a pas affaire à une sorte de rock prog inclassable mais bel et bien à du trip hop dopé aux stéroïdes. On commence alors à mieux comprendre l’ensemble ; et on regrette d’autant plus l’écriture un peu plate des morceaux, car force est de constater qu’on est loin de la qualité de ces illustres confrères que sont Massive Attack ou Crustation.



Mais c’est peut-être le complet décalage du groupe avec l’air du temps qui étonne le plus. Eh oui, la pointe de la modernité n’est plus incarnée par l'un des derniers courants musicaux novateurs, à savoir le trip hop. VS devient donc automatiquement un oustider, qui aurait pu se révéler intéressant si il avait su être plus convaincant. Soi-disant inscrit dans une certaine modernité (pas de style bien défini, lien indéniable entre la vidéo et la musique sur scène), c’est pourtant bien en arrière et dans le creux de la vague que se trouve VS. Et si on peut tout à fait pardonner ce mauvais timing (il est encore trop tôt ou bien trop tard pour remettre le trip hop au goût du jour), rien n’excuse la mollesse et la trop grande retenue de l’ensemble.

A force de vouloir trop bien faire, on finit par endormir son auditoire. Alors, comment résumer ce qu’est VS ? Outsider pas attachant, mais néanmoins constitué de musiciens complets, intelligents, à la musique sans failles et sans aspérités, très bien exzcutée mais plate.

Il n’y a décidément qu’une seule chose à dire, choisis ton camp camarade, moi, je suis déjà allé me coucher.

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NOTE DE L'AUTEUR : 5 / 10



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